WIF#2 - Table ronde 1 : Du récit au réel

Le Workplace Inclusion Forum (2ème édition) était consacré à la diversité et à l'inclusion dans les médias, la communication et la production de contenus. Focus sur la première table ronde.

WIF#2 - Table ronde 1 : Du récit au réel

Le programme s'est articulé  autour de trois temps forts :

Le premier sur les représentations de la Diversité et Inclusion (D&I) et comment le récit peut impacter le réel, avec un focus sur la visibilité des femmes dans l’industrie des médias et des contenus.

Le second temps fort était consacré à la diversité et l’inclusion derrière la caméra, dans les métiers de la production de contenus. Comment s’ouvrir à de nouveaux talents pour créer des productions plus diverses ? Et comment mesurer la D&I à l’écran et dans les contenus ?

La troisième séquence était un  prospective avec un témoignage sur le Wokisme et la D&I et les tendances que l’on voit se dessiner autour des plateformes du web 3.0, comme le métaverse.

Focus Table ronde 1 : Du récit au réel

Avec la participation de Anna Marsh, CEO de Studio Canal, Pauline Dauvin vice-présidente programmation, productions originales et Acquisition de Disney France, Jean-Louis Blot, président d’Endemol France.

StudioCanal vient de recevoir le prestigieux prix du « Distributeur International de l’année ». (StudioCanal est en effet producteur et distributeur de cinéma et de séries à travers le Monde).

Anna Marsh, CEO de Studiocanal répond à nos questions témoignant sur plusieurs sujet D&I au sein de son entreprise :

1.  Dans la démarche d’exemplarité que vous avez, comment faites-vous pour parler à tout le monde ou en tout cas au plus grand nombre à travers le Monde avec les contenus que vous produisez et/ou distribuez ?

Pour être en mesure de parler à un maximum de personnes, vous devez trouver des moyens de vous adresser à ces dernières en prenant en considération les différences. Notre équipe est répartie dans le monde entier et nous essayons de tous  les comprendre et surtout de les impliquer. Le mot clé qui nous définit le plus est "INCLUSION". Nous voulons que tout le monde soit inclu et impliqué. Quand je suis allée en Nouvelle-Zélande, j'ai été accueillie à bras ouverts, je me sentais chez moi mais j'étais en réalité à l'autre bout du monde. La diversité et l'inclusion prennent une grande importance dans de nombreuses entreprises, y compris dans les entreprises de création de contenus.

2.  Depuis quelques années, cette notion de D&I prend beaucoup d’importance partout et surtout dans vos métiers. Comment avez-vous vécu de l’intérieur cette évolution ?

Quand j'ai pris le poste que j'occupe maintenant, c’était un pas énorme dans ma carrière. Je suis la première femme à occuper le poste de PDG, la pression est grande. Je savais que je devais diriger, et être une source d'inspiration pour moi et pour les autres, pour tous, et c'est ce qui me pousse chaque jour. Le plus important c’est de créer un contenu moderne, stimulant et riche en idées.


3.  Qu’est-ce que cela a changé dans vos métiers ?

Studiocanal investit dans plusieurs projets en faveur de la diversité et de l’inclusion. Le plus récent est le  film fantastique appelé Pupille. Un succés ! .Nous aidons les gens à devenir des personnes créatives en donnant des opportunités au plus grand nombre de  personnes, quelle que soit leurs identités ou/et orientations mais c’est plutôt de donner une chance et une opportunité à toutes personnes. Investir dans le cinéma et dans les écoles de cinéma de Londres, offrir à la nouvelle génération l'opportunité et la possibilité de travailler dans l'audiovisuel et l'industrie du futur qui semble parfois un secteur fermé ou exclusif...


Pauline Dauvin - The World Disney Company France, qui est  un producteur et distributeur de contenus avec Disney+ notamment.

  1. On vient de parler du côté incontournable du D&I. Dans les films et les séries très reconnus que vous produisez, comment gérez-vous la diversité devant et derrière la caméra ?
Si nous parlons de façon narrative, on peut évoquer les films, séries et pop culture et ce que cela représente réellement. Ce qui reflète, ce qui se passe dans la vie quotidienne des gens et la narration s'inscrit dans le temps dans la vie des gens et peut aussi refléter l'image des gens qui regardent les séries. C'est un outil très organique qui circule entre le contact que nous créons et les gens qui le regardent et les façons de penser et d'agir des gens. C'est pourquoi nous avons une grande responsabilité comme Anna Marsh l'a dit plus tôt, quand il s'agit de prendre des décisions, quand nous devons décider quel contenu nous choisissons. Nous devons changer les mentalités et ne pas rester bloqués dans les stéréotypes. Nous encourageons le "gender balance" et l'équité, beaucoup de choses sont en train de progresser  afin de combler les écarts. Nous avons mis en place un partenariat avec l'école audiovisuelle ciné fabrik, axé sur les étudiants (f/h/nb) issus de la diversité pour assurer l'égalité des chances dans la société.

2. Vous parlez des contenus que vous produisez mais pour cela, il faut aussi être exemplaire en interne. Pouvez-vous partager une ou deux initiatives significatives en interne qui nourrissent aussi l’externe ?

"Les réflexions en faveur de la diversité et l'inclusion prennent place dès l'imagination et l'écriture du personnage dans les productions de Walt Disney. Nous essayons de ne pas définir ou spécifier le sexe du caractère pour laisser plus de place à l'imagination et la diversité et l'inclusion.
De plus, en interne nous formons des groupes de travail pour parler de diversité et d'inclusion qu'on appelle les ERG qui se réunissent tous les mois pour parler des initiatives à mettre en œuvre et des enjeux. La semaine dernière, par exemple, nous avons organisé un atelier sur la visibilité des LGBT+ dans le milieu du travail avec la participation d'alliés (f/h/nb).
En interne, avec la représentation des communautés, des sensibilités, on a plus de chance qu’elle soit représentée à l’écran. Chacun peut porter sa voix pour aller chercher des projets..."

Passons à présent à un autre acteur majeur qui agit sur le devant et le derrière la caméra avec Jean-Louis Blot Président d’Endemol France

1. Quand on pense à Endemol, on pense parfois avec peut-être un certain raccourci, aux émissions de téléréalité qui ne sont pas vraiment perçues comme vertueuses sur les questions de stéréotypes et de représentation. Vous avez pris la tête d’Endemol, il y a peu de temps, avec une volonté de rupture sur ces sujets de diversité et d’inclusion. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Endemol a beaucoup évolué ces dernières années sur ces sujets avec une vraie volonté d’en faire un enjeu prioritaire pour la production de nos émissions. Nous avons Drag Race concept unique en France qui peut faire changer le regard sur les drag queens et sensibiliser les équipes qui ont travaillé sur le sujet…Les gens sont heureux de payer et d'avoir accès à un contenu aussi diversifié . Ce genre de contenu traite plusieurs sujets et soulève les questions d'identité et de genre à travers le divertissement. L'impact sera différent que celui d'un documentaire sur les drag queens. Les chiffres nous confirment cet impact. La série est visionnée par un énorme nombre de personnes plusieurs millions de vues chaque jour et de tous les âges jusqu'à 65 ans.

Des informations sur nos solutions concrètes de mesure et de pilotage de la diversité et de l'inclusion ? Nous contacter.