#MixityPeople avec Mériam Amara

#MixityPeople avec Mériam Amara

Prénom : Mériam

Nom : Amara

Age : 39

Lieu de naissance : Dunkerque (Nord)

Activité : Responsable Marketing chez IBM

Passions : Le sport : j’en ai pratiqué plusieurs (danse, tandem, roller, ski, course à pied…) et j’ai finalement structuré ma pratique autour du triathlon. Je suis licenciée au Racing Multi Athlon. J’aime également la musique, j’ai pratiqué le piano pendant plusieurs années.

Quels sont vos engagement(s) personnels ?

J’ai été membre active de l’Institut de Coopération et du Développement en Afrique pendant plusieurs années et Vice-Présidente de l’ASLAA (Association de Sport et Loisir pour Aveugles et Amblyopes).

Je suis fondatrice et présidente de l’association A2Cmieux, qui favorise la pratique du multisport pour les déficients visuels. J’ai été Présidente du réseau PHARE, un réseau favorisant l’inclusion des personnes handicapées dans l’entreprise chez IBM pendant 6 ans.

Pouvez-vous nous dire les deux premières choses que vous avez faites lors du déconfinement ?

Le déconfinement n’a pas été une révolution pour moi étant donné qu’il fallait respecter les règles de distanciation et étant non-voyante, il n’y a rien de pire que de me priver de contact.

La première chose que j’ai faite ? c’était donc de me creuser la tête pour élaborer des solutions artisanales qui me permettraient de faire du sport en binôme pour enfin aller courir accompagnée dans la nature et faire de longues sorties en tandem.

RoleModel ? Quelles sont les personnes que vous admirez ?

Il est très difficile de ne sélectionner que trois personnes mais dans mon vivier de modèles d’engagement et de courage, une figure emblématique universelle me vient tout de suite à l’esprit, c’est Nelson Mandela. Pour son engagement en faveur de l’égalité des hommes bien sûr mais aussi parce que son histoire nous rappelle qu’il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir d’un homme. Il ne tient qu’à nous de faire en sorte que le monde soit meilleur pour chacun, chacune, nous pouvons tous, à notre échelle, agir à travers des actions simples.

Revenant d’un entraînement sur un stade qui porte son nom, je pense également à Kathrine Switzer, la première femme qui a couru officiellement un marathon. Elle a initié une révolution sociale en encourageant la reconnaissance de la force des femmes à travers la course. Elle n’était pas militante lorsqu’elle s’est inscrite au marathon de Boston en 1967. Elle souhaitait juste vivre sa passion au même titre que les hommes mais suite aux réactions agressives qu’elle a subi durant la course, elle l’est devenue une fois la ligne d’arrivée franchie. Elle s’est battue pour que le sport soit un outil d’affranchissement et de libération de la femme. Elle, aussi, prouve que n’importe qui peut contribuer à faire tomber les barrières de conventions sociales illégitimes.

Je pense enfin aux personnes qui ont croisé mon chemin à un moment ou un autre de ma vie, qui ont moins de notoriété que les 2 exemples précédents mais qui m’ont insufflé la force d’aller de l’avant et de m’engager moi aussi pour faire avancer la société dans le bon sens, notamment sur le sujet de l’inclusion du handicap. Je peux citer par exemple mon ami, Sylvain Nivard, également non-voyant qui travaillait chez IBM depuis de nombreuses années quand j’y suis rentrée en 2004, jeune, timorée et peu confiante en moi. En plus de ses responsabilités chez IBM, il était maire d’une petite commune et très engagé dans beaucoup de structures associatives. Je lui ai succédé à la présidence du réseau PHARE. Je le trouvais brillant et son assurance m’impressionnait. Je pense que son exemple m’a aidée à faire sauter beaucoup de limites que je m’imposais.

A travers votre expérience personnelle, quelle est votre définition de la diversité ?

Je suis une femme, issue de l’immigration et j’ai un handicap dit lourd. De mon expérience, la diversité c’est juste les gens tels qu’ils sont, la société dans toute sa splendeur.

De votre point de vue, quelles sont les clés de l’inclusion ?

Les clés de l’inclusion ? C’est de considérer et respecter l’autre dans toute sa singularité, ne pas avoir peur de ce qu’on ne connaît pas, ne pas juger quelqu’un par rapport à un environnement donné mais évaluer comment adapter l’environnement à la personne.
Ceci est vrai dans le monde professionnel où on a historiquement un peu tendance à chercher des profils qui vont pouvoir répondre à des exigeances et des objectifs pré-établis et figés mais je l’ai également souvent retrouvé dans mes loisirs ou mes activités sportives.
Très souvent, lorsque je souhaite m’essayer à une nouvelle activité, on me répond d’emblée « ça ne va pas être possible, on n'a jamais fait ça, on n'est pas organisé pour, on n'a pas les ressources, on ne veut pas prendre le risque, … » et s’en suit une longue phase d’explications et de négociation. Je n’en veux pas à toutes ces personnes qui me répondent cela, c’est juste l’expression d’une peur issue d’une méconnaissance. Je finis souvent par convaincre mes interlocuteurs. J’ai donc bon espoir que les mentalités vont évoluer de plus en plus vite et qu’on me répondra de plus en plus souvent « mais oui bien sûr, discutons-en ».

Chaque personne peut être actrice de l’inclusion. Pouvez-vous citer une ou deux actions pour la faire avancer ?

Tout le monde peut s’efforcer d’être le plus ouvert d’esprit possible ne serait-ce que par un sourire, l’attitude engendrera l’action.

Et j’en profite pour prrêcher pour ma paroisse, si vous croisez une personne en situation de handicap, n’ayez pas peur de lui proposer votre aide. Si vous tombez sur quelqu’un de mal luné, ce sera un cas marginal. Les gens sont souvent mal à l’aise avec le handicap. Ils ont peur d’être maladroits ou de déranger mais dites-vous qu’il n’y a pas une attitude particulière à adopter, soyez simple et spontané : «Bonjour, est-ce que je peux vous aider ? », c’est une petite phrase miracle qui me fait toujours de l’effet.

Mixity, 1ère solution digitale à évaluer la responsabilité sociale des entreprises aux travers des engagements qu'elle soutiennent pour inclure les publics fragilisés dans la société et dans l'emploi. ICI

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